La douleur du postpartum
La douleur immédiate après la naissance
Souvent sous-estimée, la douleur après l’accouchement peut correspondre à diverses situations :
- Montée de lait, engorgement, crevasses du mamelon, tranchées (contractions utérines) lors de l’allaitement
- Cystite après sondage lors de l’accouchement ou de la césarienne
- Cicatrice périnéale d’épisiotomie, déchirure du périnée, œdème ou hématome du périnée, hémorroïdes
- Cicatrice abdominale de césarienne
- Elle peut être prise en charge par :
- Des cataplasmes chauds ou froids pour les montées laiteuses
- Les antibiotiques en cas d’infection urinaire
- Différents protocoles médicamenteux associant souvent antalgiques « classiques » type
- Paracétamol et anti-inflammatoires
- Par le froid (application d’une poche de glace)
- Des infiltrations locales d’anesthésiques
- La radiofréquence et la técarthérapie
La douleur à distance de l’accouchement
Si la douleur dure bien après l’accouchement, elle est souvent la conséquence d’une fibrose ce qui crée une zone de tension au niveau des tissus.
La douleur peut faire évoquer l’existence :
- d’une bride périnéale,
- d’adhérences cicatricielles abdominales,
- d’un granulome,
- d’une atteinte du nerf pudendal.
Elle se caractérise par des dyspareunies (douleurs lors des rapports) ou un vaginisme (contraction involontaire des muscles du périnée empêchant toute pénétration). La douleur du périnée se manifeste souvent à la reprise d’une vie sexuelle, lors de certains mouvements (s’accroupir) ou par appui en position assise.
Une douleur abdominale après une césarienne par adhérences, accolement des tissus après l’intervention, est déclenchée par les changements de position, lors du portage du bébé, du toucher de la cicatrice ou de l’appui des pieds du bébé sur l’abdomen quand la mère le change sur la table à langer.
La douleur peut alors être prise en charge par :
- Des techniques manuelles (étirements doux, massage, technique de contraction-relâchement, relâchement myofascial, mobilisation des cicatrices, relâchement de points gâchettes)
- Des techniques de relaxation, de respiration et de visualisation
- La radiofréquence permettant d’agir également sur des fibroses anciennes
- L’enseignement d’exercices de renforcement et de stabilisation lombo-pelvienne
- La rétroaction biologique (biofeedback) avec l’utilisation d’électrodes de surface ou d’une sonde vaginale ou anale
- Eventuellement, l’utilisation de dilatateurs vaginaux
- L’ostéopathie
Dans tous les cas, la plainte de la patiente nécessite une écoute attentive de la part de la sage-femme, un questionnaire détaillé retraçant l’histoire de sa sexualité, de la naissance et son impact puis, secondairement, un examen médical prudent et respectueux. L’examen médical pourra être échelonné sur plusieurs rendez-vous pour s’adapter au rythme de la patiente, la rassurer et lui permettre de se réapproprier. Dans tous les cas, une prise en charge sexologique est indispensable.